Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le C O D E
Le C O D E
Le C O D E
  • Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora. Ce blog est un espace d'échanges et d'informations citoyennes en faveur de la mise sur pied d'un Etat de droit au Cameroun
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Newsletter
2 mars 2009

Semaine des martyrs: Manifestation de force du CODE à Bruxelles

Police_ManifCode280210500«Money is good for me». L’inscription apparaît sur une photo de Paul Biya, le président du Cameroun, tenant entre les mains des sacs contenant des liasses de billets de banque. Cette image est placardée sur un cercueil drapé aux couleurs du Cameroun. Il est un peu plus de 15h30, les organisateurs de la semaine des martyrs destinée à rendre hommage aux victimes des évènements dramatiques qui ont embrasé le pays des Lions Indomptables, du 25 au 28 février 2008, entament leur longue marche qui les conduira jusqu’à l’Ambassade du Cameroun, Avenue Brugmann, à Bruxelles. Sous le regard médusé, parfois ahuri, des passants et surtout des forces de l’ordre, appelés à assurer la protection des locaux de la représentation camerounaise en Belgique.

Les choses auraient même pu tourner au vinaigre, tant tout le monde, du côté des policiers belges comme de celui des manifestants, pouvait redouter les risques réels d’un affrontement. Heureusement, finalement, il n’en a rien été. Les protagonistes des deux groupes, celui des manifestants conduits par le Collectif des organisations patriotiques et démocratiques de la diaspora camerounaise (CODE) et celui des hommes en tenue, se sont contentés de s’observer en chiens de faïence, se tenant même en respect.

Pressions

Pourtant, la veille de cette marche publique, le CODE avait reçu de la Bourgmestre de Forest, commune sur laquelle est située l’Ambassade du Cameroun en Belgique, une notification interdisant l’organisation de la manifestation. Le prétexte invoqué par Mme Magda De Galan, la Bourgmestre de Forest, était l’insuffisance des effectifs de police pour encadrer la marche, un concert des jeunes étant programmé le même jour dans cette commune. Mme la Bourgmestre ajoutait par ailleurs, comme autre raison, le fait que les organisateurs de la manifestation aient sollicité tardivement la tenue de celle-ci.

Ce qui n’était pas vrai, puisque Le Messager a pu se procurer le document indiquant que cette demande a été officiellement déposée début janvier, soit plus d’un mois et demi avant la date de la manifestation. En réalité, Le Messager est également en mesure de le dévoiler, c’est à la demande de l’ambassadeur du Cameroun à Bruxelles, que la Bourgmestre du Forest a été amenée à se décider d’annuler la marche pacifique prévue en la mémoire des victimes des émeutes de février 2008 au Cameroun.

«Lutter contre l’impunité de Biya»

Visiblement au courant de toutes ces manigances, les membres du CODE ont, à leur tour, décidé de passer outre cet avis de non recevoir et de marcher à Bruxelles jusqu’à l’Avenue Brugmann. Arrivés devant l’édifice abritant la représentation diplomatique camerounaise, les manifestants amenés par Brice Nitcheu, le président du CODE qui a fait le déplacement depuis Londres, ont marqué une halte d’une dizaine de minutes. Cet arrêt nous permettra de lire un communiqué datant du 25 février et affiché sur la porte d’entrer de l’ambassade : «les services de l’ambassade seront fermés le vendredi 26 février 2010 à partir de 12 heures. Le service reprendra le lundi 1er mars 2010 aux horaires habituels. » Le temps pour les manifestants d’entonner à plusieurs reprises l’hymne national du Cameroun, puis ils ont traversé la route et remonté l’Avenue Brugmann avant de se séparer en toute tranquillité.

Rendez-vous était pris pour l’autre temps fort de cette semaine des martyrs, au Foyer de jeunesse botannique. C’est là qu’avait lieu la conférence de presse sur le thème «Non à l’impunité de Paul Biya». Pour la circonstance, les murs de la salle au premier étage, étaient tapissés de photos des jeunes tombés sur le coup des balles des forces de l’ordre camerounais, la dernière semaine de février 2008. Mais également des noms d’une cinquantaine de victimes, des visages de mères criant leur détresse devant la mort de leurs fils, ainsi que des images des personnalités du monde artistique comme Lapiro de Mbanga ou politique, comme Paul Eric Kinguè, le maire déchu de Njombé-Penja. Enfin, les portraits de Félix Roland Moumié, Ernest Ouandié, Martin Paul Samba et autres héros de la cause nationale camerounaise, accrochés sur d’autres murs, tout comme des diapositives montrant des hommes armés tirant parfois à bout touchant sur des manifestants aux mains nues, défilant sur un écran géant, ajoutaient encore plus au caractère commémoratif de la soirée.

Quant à la conférence elle-même, elle a été l’occasion pour Me Alexis Deswaef, avocat au Barreau de Bruxelles et spécialiste des droits de l’Homme, de donner des clés sur la possibilité de mettre fin à l’impunité de certains chefs d’Etat en les poursuivant devant un tribunal pour «Crimes contre l’humanité». Pour sa part, Me Touko Amédée, juriste au Chu de Nice, a rappelé que le Pr. Maurice Kamto, alors candidat à la Cour pénale internationale (Cpi), a perdu son élection parce que le Cameroun, signataire du Traité de Rome qui institue la Cpi, n’a jamais ratifié ce texte. Et dire que l’Etat camerounais avait soutenu bec et ongle la candidature du Pr. Kamto… En guise de conclusion de cette conférence, après la traditionnelle séance de questions-réponses, Brice Nitcheu a promis: «nous allons tout faire pour que Paul Biya ne dorme plus tant qu’il n’aura pas payé le mal qu’il a fait aux Camerounais.» Chiche!

Jean-Célestin EDJANGUE à Bruxelles, Le Messager

Lire l'article original sur le site web du Messager ici >>> >>>

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 127 909
Publicité