Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le C O D E
Le C O D E
Le C O D E
  • Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora. Ce blog est un espace d'échanges et d'informations citoyennes en faveur de la mise sur pied d'un Etat de droit au Cameroun
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Newsletter
10 mars 2008

Cameroun : Lorsque que Paul Biya et ses ministres jouent avec les chiffres

Modeste_Mba_Talla100309200On dit du Cameroun que c’est un pays qui a mal à ses statistiques. Si l’on s’en tient aux chiffres relayés dans l’étude "ECAM3", il s’avère qu’au pays de Roger Milla, la population en 2007 était estimée à 17,9 millions, dont 51% de femmes et 49% d’hommes. Même si on ne compte aucune femme gouverneure. La population est extrêmement jeune: 43% a moins de 15 ans et 3,5% seulement des individus sont âgés de 65 ans ou plus.Un camerounais sur deux a moins de 18 ans.

Ainsi, les jeunes ne sont pas mieux lotis, utilisés comme des vaches électorales, appelés « fer de lance de la nation» chaque 11 février, et «vandales » lorsqu’ils revendiquent de meilleurs conditions. Je déduis que le Cameroun est un pays gouverné par les septuagénaires et les octogénaires. Cela revient à dire que 3,5% de la population s’accaparent tous les postes de responsabilité au détriment de 54%. Les jeunes n’ont qu’à attendre leur tour lorsqu’ils seront vieux!

Généralement, on dit du Cameroun que c’est un pays qui a mal à ses statistiques. Si l’on s’en tient aux chiffres relayés dans  l’étude « TROISIEME ENQUETE CAMEROUNAISE AUPRES DES MENAGES (ECAM3) : Tendances, profil et déterminants de la pauvreté au Cameroun entre 2001-2007 » réalisée par l’Institut  national des Statistiques du Cameroun , il s’avère qu’au pays de Roger Milla, la population en 2007 était estimée à 17,9 millions de personnes, dont 51% de femmes et 49% d’hommes. Même si on ne compte aucune femme gouverneure, aucune femme générale d’Armée, aucune dirigeante d’une société para-publique et presque pas de femmes préfets ou sous préfets, une ou deux ambassadrices, les quelques rares qui sont ministres occupent des ministères sans grande envergure. N’est ce pas une manière subtile de dire que nos braves femmes ne sont seulement bonnes que pour danser lors des réceptions!  La venue prochaine du Très Saint père au Cameroun les mettra encore dans  les rues de la capitale où elles devront  sécher, suer et danser au soleil!

Ce qui n’est pas surprenant aussi dans cette étude, c’est que cette population est extrêmement jeune : 43% des personnes ont moins de 15 ans et 3,5% seulement des individus sont âgés de 65 ans ou plus. De fait, un camerounais sur deux a moins de 18 ans. Ainsi,les jeunes ne sont pas mieux lotis, utilisés comme des vaches électorales, appelés « fer de lance de la nation» chaque 11 février, et  «vandales » lorsqu’ils revendiquent de meilleurs conditions. Je déduis que le Cameroun est un pays gouverné par les septuagénaires et les  octogénaires. Cela revient à dire que 3,5% de la population s’accaparent  tous les postes de responsabilité au détriment de plus de la moitié de la population soit 54%. Les jeunes  n’ont qu’à attendre leur tour lorsqu’ils seront vieux!

Les populations du pays de Jean Marc Ela vivent principalement en milieux semi-urbain et rural ; le taux d’urbanisation étant selon cette étude de 35%. Ce n’est un secret pour personne que de dire que les deux métropoles, à savoir Douala et Yaoundé, sont les plus populeuses. Elles concentrent près de 20% de la population. La province qui vient d’obtenir son université, l’Extrême-Nord, est la plus peuplée avec 20% de la population, alors que la moins peuplée est celle du Sud avec 3,2% de la population.

Ne nous demandez pas où sont les autres chiffres, par exemple la répartition de a population par province, par département, par arrondissement  etc… Vous savez, nous attendons toujours les résultats du dernier recensement. On attend ! On attend!!  Comment  certains ministres viennent nous  faire miroiter un quelconque plan économique. Sur quoi vont-ils se baser pour planifier? La planification est t- elle devenue une opération sécrète? Car il apparait de plus en plus que ce recensement de la population camerounaise fut une vaste escroquerie qui a demandé l’investissement de près de 50 milliards de CFA des taxes des contribuables camerounais. Si je m’inscris en faux que ceux qui détiennent ces chiffres les publient  maintenant. N’est-il pas tant que le CONAC de Tessa et le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat Etamè Massoma obligent les ministres en charge des dossiers de « rendre gorge » au cas ou?

En ce qui concerne  le taux de pauvreté, il faut retenir ceci :

Ce qui est certain, la pauvreté est une réalité au Cameroun. A qui la faute? Ne cherchez pas de midi à quatorze heures. Paul Biya et le RDPC sont coupables. Ce sont eux qui dirigent depuis. Car sur une population estimée à près de 17,9 millions d’habitants environ 40%, soit 7,1 millions de personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Pour l’ECAM3, un ménage est pauvre si en moyenne un équivalent adulte de ce ménage vit avec moins de 269 443 FCFA par an, soit 738 FCFA par jour ou 22 454 FCFA par mois. Ce montant, qui est le minimum nécessaire pour satisfaire les besoins essentiels de l’individu, comprend toute la consommation finale, y compris la consommation en nature. Cela veut dire qu’en 2007, un travailleur gagnant juste le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 23 500 FCFA par mois, qui vit seul et qui ne bénéficie d’aucun revenu additionnel en nature (autoconsommation de produits du champ, logement comme propriétaire, etc.) n’est pas capable de  satisfaire ses besoins essentiels.

Il faut souligner qu’en 2001,  le seuil de pauvreté était de  232 547 CFA par équivalent adulte et par an contre 269 443 FCFA en 2007, soit un accroissement en valeur nominale de 15,8%.  Pour l’ECAM cette augmentation est cohérente avec le taux d’inflation de la période qui est de 12,3%.  En se basant sur les déflateurs (indices de prix), là où les prix ont augmenté en moyenne beaucoup plus vite qu’à Yaoundé, on  compte la ville de Douala et les provinces du Centre, de l’Extrême-Nord, du Littoral, du Nord-ouest, de l’Ouest et du Sud-ouest. Dans les autres régions du Cameroun  la progression a été moins rapide.

Si on note un recul du taux de pauvreté en milieu urbain de 5.7 points,  en milieu rural on note  une augmentation de 3 points. Cela veut dire que les campagnes qui concentraient un peu moins de 85% de la population pauvre en 2001 en comptent plus de 89% en 2007. 

Sur le plan régional de la baisse de pauvreté  par région. On peut les regrouper en trois classes. La première est celle des provinces et des villes ayant eu une forte baisse du taux de pauvreté (Ouest, Yaoundé, Centre, Sud-ouest).

La deuxième classe est celle des provinces et des villes où la pauvreté recule modérément (Douala, Littoral, Sud, Nord-ouest).

La dernière classe est celle où l’incidence de la pauvreté augmente (Nord, Extrême-Nord, Est, Adamaoua)

En matière de stratégie de lutte contre  de pauvreté, l’objectif principal des autorités camerounaises était de réduire  la pauvreté de moitié à l’horizon 2015 ; ce qui revenait à ramener le taux de pauvreté de 53,3% en 1996 à 37,1% en 2007 et à 25,2% en 2015. Force est de constater que les performances économiques de la période 2001-2007, c’est-à-dire de 3% à 3,4% en moyenne annuelle, n’ont pas été suffisamment bonnes pour permettre au Cameroun d’atteindre cet objectif. Il aurait fallu un taux de croissance de 7%. Alors qu’à côté, le taux de croissance de la population  oscillait autour de 2,7%.

En outre, le taux d’investissement est resté inférieur à son niveau de 2001 qui était de 20,3%, reculant même quelquefois jusqu’à 18% à l’instar des chiffres de 2003 et 2004. Alors que pour un décollage économique et une création des richesses, ce taux doit tourner aux alentours de 25% du PIB, en même temps que  la  croissance autour de 7%. On peut alors comprendre que ce taux de croissance économique n’a pas été assez fort pour faire reculer la pauvreté malgré la stabilité du cadre macroéconomique avec un taux d’inflation raisonnable de 2% en moyenne par an entre 2001 et 2007.  En somme le Cameroun n’a jamais pu tirer profit de la stabilité du cadre macroéconomique et des opportunités offertes.

Ainsi, s’il fallait éradiquer la pauvreté en 2007, il aurait fallu transférer aux pauvres environ 433 milliards de FCFA par an. Ce qui a été impossible. Pourtant, on sait que selon les services du Contrôle supérieur de l'Etat, plus de 1845 milliards de Fcfa, le montant total des détournements  des deniers publics opérées entre 1998 et 2004, soit 300 milliards par an, ont été volés.

Ce montant figure dans des documents qui datent de mai 2007. Les statistiques de ce ministère que dirige Etame Massoma se basent sur quarante et une missions effectuées auprès des collectivités territoriales décentralisées, des organismes publics et des entreprises publiques, entre 1997 et 2004. On comprend que la fin de la pauvreté n’est pas pour demain. Comme quoi le bout du tunnel longtemps promis aux Camerounais par le prince n’est pas pour demain. Surtout, surtout, dans un pays qui a mal à ses statistiques.

Modeste Mba Talla, Journaliste et politologue, Ottawa, Canada

Publicité
Commentaires
E
Prennez contact avec les camerounais de l'intérieur en investissant dans leurs ONG pour renverser la tendance.
Répondre
N
La pauvreté est un fléau qu'il faut combatre par la racine et non de façon superflue
Répondre
D
il faut des hommes comme vous pour sauver ce pays. je suis de tout coeur avec vous
Répondre
M
Nouvelles brèves d'Afrique:<br /> http://africatimes.blogspot.com/
Répondre
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 127 907
Publicité