Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le C O D E
Le C O D E
Le C O D E
  • Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora. Ce blog est un espace d'échanges et d'informations citoyennes en faveur de la mise sur pied d'un Etat de droit au Cameroun
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Newsletter
21 juin 2007

Le Cameroun, dans son état actuel, est comme un grand château dont on a raté les fondations.

SE_Code_Brice_NitcheuIl ya de cela quelques semaines, le Journal Camerounais Libération Plus,Hebdomadaire d’enquêtes et d’informations Générales paraissant à Yaoundé au Cameroun avait accordé une interview au secrétaire exécutif du Code.Suite à la demande croissante de nos lecteurs, afin d'apporter des clarifications sur l'action diplomatique du Code, la formation d'un gouvernement camerounais en exil, le prix Moumié, nous vous livrons ici dans son intégralité le contenu de cet entretien.

Vous annoncez pour le début de l’année 2008, la proclamation d’un gouvernement en exil.Pourquoi la nécessité d’un tel gouvernement ?
   
Notre gouvernement en exil a plusieurs fonctions. La principale est celle de montrer aux Camerounais et au monde entier qu’il y a une équipe de Camerounais sérieuse et prête à diriger le Cameroun non pour l’intérêt d’une minorité au pouvoir comme c’est le cas depuis 25 ans, mais pour la prospérité et le bien-être de tous ses citoyens. A ce titre, le gouvernement en exil du CODE joue un rôle politique, symbolique, social et diplomatique.

Sur le plan politique, l’objectif est de marquer notre existence effective comme structure politique dont l’ambition, comme celle de toute structure de ce type, est non seulement d’accéder au pouvoir, mais aussi et surtout de proposer aux Camerounais un projet de société alternatif où chacun de ses fils et chacune de ses filles aura sa chance. A ce titre, le gouvernement en exil proposera des solutions aux problèmes réels des Camerounais. Les Citoyens camerounais pourront ainsi comparer la situation qu’ils vivent sous le régime en place depuis 25 ans, au programme et solutions que propose le gouvernement en exil. Ce gouvernement en exil, ce sont des ministres, des techniciens camerounais (économistes, ingénieurs, juristes, avocats, médecins, docteurs, agronomes, urbanistes, informaticiens….), des hommes ressources et des ministères parallèles qui, non seulement auront une feuille de route précise d’ici 2011, mais seront aussi prêts à travailler sérieusement pour tester la compétence et contester la légitimité du régime en place tout en montrant aux Camerounais que l’on peut faire mieux et plus dans l’amélioration de leurs conditions de vie.

Sur le plan symbolique, social et imaginaire, le gouvernement en exil permet à la société camerounaise de sortir du statut quo qui s’est installé depuis 25 ans comme la règle normale poussant les populations paupérisées à la résignation. Il permet aux multiples énergies et compétences nationales jusqu’ici confinée à « la politiques du ventre », de l’exil où « la prostitution intellectuelle » au sein du régime en place, à se déployer par des propositions crédibles pour un changement de cap dans notre pays. Le gouvernement en exil a pour fonction de modifier cet imaginaire social camerounais démissionnaire afin qu’une fois libére par les alternatives du CODE, il puisse symboliser et imaginer autre chose que le Cameroun de Mr Biya. Les forums qu’organisera ce gouvernement en exil seront des lieux de rencontre entre Camerounais de compétences diverses et de toutes les classes sociales pour parler de leurs pays, de ses problèmes et en proposer des solutions possibles. C’est une façon de rendre la société camerounaise actrice de son avenir et non spectatrice de quelque chose qui semble faite ailleurs dans les hautes sphères du pouvoir confisqué depuis près de 30 ans par une clique d’irresponsables et de corrompus.

Sur le plan diplomatique, la fonction du gouvernement en exil est tant de construire la crédibilité internationale du CODE, que de dénoncer le caractère anti-démocratique et incompétent du régime camerounais actuel. Le fait qu’un gouvernement se construise en exil est le signe non seulement d’un pouvoir en exercice contestée, mais aussi de l’acceptation et du soutien de cette contestation par la scène internationale. L’offensive diplomatique consiste à rendre crédible au concert des nations l’alternative que propose le CODE au Cameroun.

Dans le sillage des activités du CODE, on note une multiplicité d’entretiens et de rencontres sur le plan diplomatique : Invitation du Colonel KADHAFI, l’Union Africaine, la Commission de l’Union Européenne… Peut-on connaître les raisons de cette campagne ?

J’ai déjà en partie répondu à cette question dans ce qui précède. Cependant, l’Union Européenne et l’Union Africaine sont des instances internationales et multilatérales où le CODE expose la situation du Cameroun, se fait connaître, gagne en crédibilité et sensibilise l’opinion africaine et européenne en présentant ses projets d’avenir. C’est ainsi que l’Union Africaine a par exemple parrainé la Conférence organisée par le CODE à Bruxelles sur la problématique du changement de régime au Cameroun il y a quelques mois. En outre, dans un moment de mondialisation où les unions politiques et économiques sont les seuls instruments à travers lesquels les pays s’organisent pour tirer leur épingle du jeu, le CODE partage la politique de construction de l’U A où le Cameroun et l’Afrique peuvent affronter la concurrence mondiale et mieux se développer en imposant leurs orientations. C’est dans ce cadre qu’il faut lire la présence du CODE dans ces instances.

Concernant l’invitation du Colonel Kadhafi, il est fondamental de comprendre que discuter avec un leader africain ne veut pas dire qu’on partage ses idées et sa façon de faire chez lui. C’est une invitation qu’a honoré le CODE et où il a eu l’occasion d’exposer ses idées dans tous les domaines et non de partager celles de Kadhafi. La preuve c’est que le CODE fait maintenant partie d’une équipe qui travaille au sein de l’UA sur la coopération et le développement durable. Aucun lien n’est donc à établir entre les projets du CODE et le régime politique de Kadhafi. Le CODE est un mouvement démocrate qui discute avec tous ceux qui veulent discuter des problèmes de l’Afrique en général. Ce n’est pas le cheval de Troie d’un régime quelconque.

Le régime de M. BIYA à 25 ans de règne, croyez-vous être assez aguerri pour L’ébranler ?

Je vous réponds en deux points.

Premièrement, le régime Biya s’est déjà lui-même discrédité auprès des camerounais en s’éternisant au pouvoir pour le pouvoir depuis 25 ans sans se préoccuper de l’amélioration des conditions de vie des populations. Son ébranlement dans l’estime et le cœur des masses populaires camerounaises est déjà consommé et représente la faillite totale de toute sa symbolique politique (Renouveau national, rigueur dans la gestion, moralisation libéralisme communautaire…). Cette symbolique politique du Régime Biya ne signifie plus rien du tout. Elle n’est plus mobilisatrice d’un peuple camerounais en quête de nouvelles idées, d’une nouvelle dynamique et d’une autre vie. C’est d’ailleurs pourquoi un des signe visible de la fin du règne Biya est la vague d’arrestation de hauts dignitaires du pouvoir par un régime qui, étant juge et partie des détournements de deniers publics, ne peut tirer aucune crédibilité de cette opération. En outre, les grandes ambitions, sans résultats concrets, se sont déjà transformées en exploitation du sous sol camerounais. Ce sont des signes d’un balbutiement politique général du régime Biya. Donc 25 ans ont suffit à ce régime pour prouver lui-même aux Camerounais qu’il a échoué sur le plan du développement et n’a plus rien de mobilisateur à proposer à un peuple . C’est un régime qui en restant au pouvoir pendant longtemps sans résultats positifs sur l’amélioration du bien-être des masses, s’est lui-même disqualifié. Ses propres dignitaires qu’il met en prison sont la meilleure preuve de son auto- ébranlement.

Deuxièmement, le régime Biya n’est pas assimilable à tous les Camerounais qui se trouvent à différentes échelles de responsabilités dans leurs pays et qui font bien leur travail. Être fonctionnaire, opérateur économique ou scientifique dans le Cameroun de Biya ne veut pas dire qu’on est l’ennemi du Code. Le « biyaïsme » est comparable au nuage de Tchernobyl qui, ayant irradié tout la population camerounaise et ses élites, nécessite qu’on le combatte pour y mettre fin. Le régime de Biya prend fin constitutionnellement en 2011. Le CODE n’a pas pour but de clouer au pilori toux ceux des Camerounais qui auront travaillé avec Biya, mais de changer de cap en donnant une nouvelle orientation au Cameroun dans la gestion de la chose publique. Sarkozy est arrivé en France en changeant de cap par une rupture politique même si des élites ayant déjà travaillé avec Chirac sont avec lui. L’important n’est pas d’ébranler comme vous le dite un régime, mais de le changer en marquant une nette rupture, de changer de fusil d’épaules et de donner de nouvelles directives à ceux avec qui on travaille. Pour avancer disait DESMON TUTU, « il faut considérer l’ennemi d’hier non seulement comme un exutoire de sa haine et de sa souffrance, mais comme quelqu’un avec qui ont peut discuter ». Une fois Biya parti en 2011 ou avant, tous les Camerounais sont pour le CODE des interlocuteurs valables. Quoique le « biyaïsme » soit porté par certaines figures, le changement de régime au Cameroun est plus une affaire politique et de projets de société que d’hommes. Car, comme le disait Jean Bodin, « il n’ y a de richesse que d’hommes » : Les Camerounais veulent un régime qui s’occupe de leurs problèmes, c’est le plus important.

Quant à savoir si le CODE est assez aguerri pour diriger le Cameroun, la réponse est que le CODE est plus aguerri que Biya quand il prenait le pouvoir. Le Cameroun est plein de talents qui peuvent tout faire et bien le faire. Le CODE est un état d’esprit, et nous voulons que les Camerounaises et les Camerounais s’approprient de cet état d’esprit. Le CODE est un phénomène de conscience, qui se présente comme la clé pour ouvrir les portes de l’espérance. Le CODE, c’est vous, c’est votre voisin, vos amis, le CODE c’est tous ceux qui aspirent à voir autre chose dans notre pays que tous ces assassins qui ruinent le Cameroun et narguent le peuple. 

Le CODE  peut-il apporter aux camerounais l’assurance dont-ils tant besoin ?
          
Un peuple où la majeure partie vit dans une pauvreté exécrable, où une classe moyenne est inexistante et où ceux qui gravitent autour du pouvoir et l’exercent s’enrichissent de façon insolente et illicite, est déjà dans une souffrance et un manque d’assurances extrêmes. Cette situation traduit la réalité de deux Cameroun parallèles. Celui des riches au pouvoir ayant accès à tous les plaisirs et loisirs possibles de la vie humaine, et celui de la plèbe des quartiers populaires à qui il manque toujours deux pièces pour faire un sous afin de trouver de quoi manger, où habiter, comment se soigner et envoyer ses enfant à l’école. Ces masses oubliées et larguées dans la pauvreté et les activités informelles matérialisent la fracture sociale camerounaise creusée par le « biyaïsme  bouffon» et à laquelle il faut mettre fin. Le CODE ou tout autre mouvement ou parti politique qui vise à remédier à cette situation redonnera immédiatement de l’assurance aux Camerounais. Toutes les énergies du CODE et de son prochain gouvernement en exil ont cet objectif comme principal chantier de travail. Le CODE encourage aussi tous les Camerounais qui travaillent dans ce sens dans quelques domaines que ce soit. C’est l’objectif de la création du Prix Félix Moumié dont le premier récipiendaire en 2007 est le Camerounais Mboua Massok. Le Cameroun, dans son état actuel, est comme un grand château dont on a raté les fondations. Il faut tout mettre par terre, et reconstruire sur de nouvelles bases.

   

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 127 910
Publicité